Les bienfaits du coloriage

 

Le coloriage est une activité très appréciée par les enfants et ce dès leurs premiers mois : vous avez sans doute déjà vu votre bébé prendre plaisir à étaler son yaourt sur la tablette de sa chaise haute en s’assurant qu’aucun millimètre carré ne reste vierge !

 

Un peu plus tard, c’est le canapé, les murs, parfois même le corps de votre enfant qui en font les frais - au marqueur indélébile, c’est toujours mieux !

 

Le coloriage a de multiples intérêts :

 

• D’un point de vue moteur, l’enfant peut s’exercer à la tenue du crayon autrement que dans une situation d’écriture.

Préférez d’ailleurs des crayons épais et courts au début pour une tenue plus adaptée.

Colorier fait appel à des mouvements fins et précis, on vient solliciter tous les muscles du poignet et de la main ce qui permet à la motricité fine de se développer.

 

• On travaille aussi l’impulsivité. Eh oui, il faut être capable d’inhiber et de contrôler son geste lorsque l’on s’approche des bords du dessin pour ne pas dépasser.

C’est une compétence qui demande beaucoup d’entrainement, ce n’est pas la peine d’insister dessus trop tôt au risque de retirer tout le plaisir du coloriage à l’enfant. On considère qu’entre 4 et 5 ans les enfants sont capables de remplir un carré en dépassant de plus ou moins 1 cm.

 

• L’enfant développe sa concentration, sa patience et apprend à planifier ses actions : « Je vais commencer par colorier le chapeau en jaune, puis les boutons en vert. ». Proposer un dessin à mettre en couleurs, c’est s’assurer quelques minutes de calme.

 

• Le coloriage favorise l’expansion de la créativité et du sens du beau de l’enfant.

Il va souvent avoir envie d’utiliser des couleurs non conventionnelles, de tester, de jouer avec les combinaisons de couleurs : le dromadaire sera colorié en violet, la courgette en rose et les personnages auront parfois des ensembles vestimentaires… originaux !

Laissez-le explorer et expérimenter, et demandez-lui son avis : « Comment tu trouves cette salade bleue ? Elle a l’air appétissante ? Et cette maison noire et verte ? Tu penses qu’elle existe quelque part ? »

Le but n’est pas de juger ses choix artistiques, mais de lui laisser la liberté de s’exprimer.

 

• Colorier donne également la possibilité d’exprimer ses émotions : la colère peut se traduire par un gros gribouillage dynamique et bien appuyé, la joie au travers d’un choix de couleurs vives et lumineuses, etc.

Les livres de coloriages pour adultes ont beaucoup de succès car colorier permet de s’apaiser, de se centrer sur soi, de ne plus penser à notre to-do list, le coloriage apporte un certain bien-être.

 

• Enfin, dessiner et colorier renforce l’estime de soi : quelle fierté lorsque votre enfant a enfin terminé de mettre en couleurs son personnage préféré, qu’il s’empresse de le montrer à tout le monde, parents, frères et sœurs, grands-parents, enseignants…

Et quel bonheur pour lui d’entendre ceux qu’il aime s’extasier sur sa dernière œuvre !

 

En tant que psychomotricienne, le coloriage une médiation que j’utilise souvent en séance et très régulièrement, je propose à mes petits patients de colorier allongés par terre !

 

Voici quelques bénéfices d’une séance de coloriage au sol :

 

• Cela réduit le champ visuel à ce qui se trouve immédiatement devant l’enfant, ce qui aide ceux qui sont facilement distraits visuellement à se concentrer un peu plus.

 

• Cette position apporte une stabilité au niveau des épaules, permettant de libérer le mouvement au niveau du poignet et des doigts.

Dans le jargon psychomoteur, on dit que la stabilité proximale favorise la mobilité distale.

Concrètement, comme l’enfant est en appui sur ses avant-bras, son épaule et son coude sont fixes et ne bougent pas, pour colorier il faudra donc faire des mouvements au niveau des doigts et du poignet.

C’est une astuce très utile pour les enfants qui dessinent ou colorient avec des mouvements du bras tout entier.

De même, le positionnement des doigts en pince tripode est facilité par cette position.

 

• Colorier, dessiner ou écrire au sol favorise le renforcement musculaire notamment au niveau axial : il faut maintenir la poitrine décollée du sol, garder la tête haute, ajuster ses appuis, positionner le poids de son corps de manière à être confortable… On travaille ainsi la stabilité et la force des muscles cervicaux et scapulaires ainsi que des extenseurs de la colonne vertébrale.

Pour couronner le tout, on vient également renforcer l'endurance posturale.

 

• Enfin cette position apporte un feedback proprioceptif et tactile.

Les enfants en quête de sensations, qui aiment bouger, toucher des choses, qui ont une appétence pour le sensoriel, aiment souvent s'allonger sur le sol en raison de l'apport fourni par la pression du sol sur leur ventre.

Si certains de mes patients se montrent agités pendant le coloriage, je rajoute du poids sur leur dos (une couverture lestée ou un coussin de canapé), cela va rajouter un feedback sensoriel en plus et les aider à se canaliser.

 

Voilà un aperçu de tout ce que peut faire travailler une activité aussi simple que le coloriage !

Alors la prochaine fois que vous proposerez à votre enfant feutres et crayons de couleurs, pensez à varier les positions - debout, allongé au sol sur son tapis de vie et même sur le dos (scotchez une feuille sous la table basse par exemple) - pour plus de challenge et de plaisir !

 

Marie Vallet- Psychomotricienne D.E.

 
Publié dans: LE JOURNAL